Elaine Lussier est conseillère d’orientation et coordonnatrice des services au CJEMY depuis plus de 10 ans.
Elle nous raconte dans cet article, un peu de son histoire en lien avec la persévérance scolaire.
Je me préoccupe personnellement du décrochage scolaire. En effet, j’ai deux garçons et un petit-fils. Plusieurs études démontrent que les garçons sont plus à risque que les filles de cesser leurs études et de cumuler du retard scolaire. De plus, les jeunes décrocheurs composent une partie de la clientèle avec laquelle j’interviens directement. Il m’apparaît donc opportun de comprendre la portée et les raisons qui motivent cette décision afin de mieux les aider.
Le choix de quitter l’école n’est pas un acte unique, mais bien un processus où se jouent des facteurs personnels, socio-économiques, situationnels et contextuels. Les chercheurs qui étudient ce phénomène ne peuvent isoler un seul facteur. Car non seulement les causes sont multivariées, mais elles s’influencent mutuellement.
Les facteurs de protection
Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, j’ai plutôt le goût de mettre l’accent sur les facteurs de protection plutôt que sur les facteurs de risques. Tout d’abord, les facteurs personnels comportent l’estime de soi, la confiance, les habiletés sociales et la performance scolaire. Ensuite, les facteurs de protection reliés à la famille relèvent du soutien apporté à son enfant, de l’engagement et de l’encadrement de la part des parents. En ce qui concerne, les facteurs institutionnels, ils mettent le relief notamment sur les ressources scolaires, la structure de l’école. Il a été prouvé que le capital social augmente la persévérance scolaire. Il renvoie à des relations harmonieuses et positives entre les enseignants et les élèves. Le sentiment d’appartenance a comme effet l’engagement et une motivation accrue des élèves.
La persévérance, un rôle à jouer pour tous
Je me suis toujours beaucoup impliquée dans le cheminement scolaire de mes garçons. Un de mes fils avait besoin d’un soutien et d’un accompagnement continu. Chaque mois de février, lors de la semaine de la persévérance scolaire, je me faisais un devoir d’écrire un mot aux enseignantes et à l’orthopédagogue. C’était le moment des remerciements afin d’exprimer toute la gratitude ressentie. Sans elles, les parcours scolaires primaire et scolaire de mon fils n’auraient pas été les mêmes. Aussi, elles s’assuraient d’une transition réussie entre chaque année. Combien de fois il a voulu décrocher , faire autant d’efforts pour si peu de résultats, mais il y avait toujours quelqu’un pour l’aider à surmonter ses craintes, ses déceptions. La persévérance scolaire est l’affaire de tous et toutes, il faut impliquer tous les acteurs communautaires, scolaires, familiaux, personnels …
En complément, le Champion du Super Bowl 2020 Laurent Duvernay-Tardif est le porte-parole des Journées de la persévérance scolaire pour une deuxième année. Il explique que sans des entraîneurs conciliants durant son parcours, il ne serait peut-être pas parvenu au sommet aujourd’hui.
Pense au CJEMY, si jamais tu vis une période de questionnements par rapport à la pertinence de rester à l’école. Nous pourrons t’accompagner dans cette période d’instabilité ponctuelle.